dimanche 2 mai 2010

Le parapluie de combat des sections d'assaut

L'autre jour place Bellecour il y avait une manif d'extrême gauche, avec des drapeaux rouges, des drapeaux noirs, et des drapeaux rouge et noir. Je n'ai pas bien compris le motif, mais ils criaient "Français, Immigrés, solidarité", et puis un truc genre "Non au fascisme". Bon. J'étais dans un magasin, et un vieux monsieur bien mis, l'air très malin d'avoir tout compris et de l'exprimer en fin paradoxe disait à qui voulait l'entendre: "Mais ce sont eux, les fascistes. Ce sont eux." J'ai vraiment horreur du misedanslemêmesaquisme. Mais je n'allais pas polémiquer avec un vieux monsieur bien mis. Il portait l'étroitesse de ses idées en motifs sur son noeud papillon. Je me demandais simplement s'ils allaient rencontrer des fascistes.


Et bien oui. Je suivis un peu le cortège, admirais au passage les drapeaux noirs du service d'ordre, munis d'un gros manche à double usage. Vers Saint Paul, ils rencontrèrent des fascistes. Des jeunes gens en jeans, T-shirt, blouson, le cheveux court, l'air tendu. Beaucoup portaient des gants noirs. Et plusieurs des parapluies, alors qu'il faisait grand soleil. On peut imaginer des parapluies bulgares, des cannes épées, mais cela avait l'air de petits parapluies frêles de mémés. je me demande quel art martial secret se développe dans ces groupuscules.
Les gendarmes mobiles séparaient les deux groupes. Ils avaient lu Astérix et manoeuvraint comme les légions. Par groupe de trois, le gros devant qui tenait le bouclier, les deux méchants derrière avec le bâton de police à poignée latérale, ils attendaient le choc. Il ne vint pas. Cela se dispersa, ils otèrent leur casque. La manif de gauche se dispersa sur les Terreaux, le groupuscule fasciste autour de Saint-Paul. Ils laissèrent derrière eux des affichettes, appelant à ce que la France ne soit pas dirigée par des bureaucrates aux ordres de Bruxelles, Washington ou Jérusalem. On ne se refait pas.

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