jeudi 24 juin 2010

Moisson du jour

Les réunions d'entente avec les inspecteurs, pour étudier le barème de correction du bac, me laissent toujours une drôle d'impression, un malaise. On apprend que certaines choses indispensables à la compréhension de ce que l'on fait ne sont pas exigibles, et cela nous est dit comme une évidence. Les profs présents s'ingénient à protester et à tourner en dérision les items du barème. L'ambiance est à l'absurde, à l'agressivité rentrée, aux soupirs excédés le syeux levés au ciel. S'expriment là les symptômes de notre beau métier. "
La liste d'émargement qui circule n'est pas la bonne, arrêter de signer. Je fais passer la bonne, que vous signerez. Mais rendez moi l'auttre, toutes les deux sont indispensables" dit l'inspectrice. Je manque mourir de rire. Heureusement, j'ai de quoi croquer. Je croque. Cela m'évite les soupirs excédés, les manifestations de hargne cachées. Quoique.

mardi 8 juin 2010

Il pousse des vaches et des chevaux entre les pissenlits

Petits animaux mignons trouvés dans les champs. Quand je passais, ils venaient me voir. C'était mi avril, l'herbe poussait dru, pleine de fleurs, pleine d'odeurs j'imagine, et ils n'étaient pas sortis depuis longtemps. Ils n'étaient pas écrasés de chaleur, tout émoustillés de l'air et étaient prêts à lier connaissance avec tous les passants. Une vache est même venu me flairer et tenter de me lécher avec sa grosse langue qui râpe. Heureusement, le taureau a gardé son quant à soi de macho myope. il regardait sans rien dire.

samedi 5 juin 2010

A l'horloge portugaise il est plat du jour moins demi


Je vais souvent travailler au café de la mairie, les tables sont en marbre, les vitrines à rideau, la musique à peine marquée, le public pittoresque. Je m'installe souvent à la table derrière le bar, le soleil n'y tombe pas directement, c'est pratique pour l'ordinateur. En face s'installe le Portugais octogénaire qui vient vers les 9h30 et commence à écluser des demis jusqu'à midi, où il mange. Pendant ce temps, il épluche le journal local dans ses recoins, bavarde avec le facteur quand il passe, hèle le serveur pour un deuxième demi. Il est en face de moi, il doit venir tous les jours, puisque je viens aléatoirement, et qu'il y est toujours. Je tape, il épluche, je m'en vais, et le jour suivant il est toujours là. Un jour il ne sera plus là.

mercredi 2 juin 2010

Le désir revient toujours; jusqu'à maintenant

Il y a un peu de mou dans le crayon. Mais tout s'explique : j'ai fini mon carnet Quo Vadis. J'ai mis un temps fou à en retrouver un. Je le promène partout depuis 15 jour, et je n'ai encore rien fait dessus. C'est dingue le marché du carnet blanc : il explose. Pendant des années j'ai ramé pour en trouver, et maintenant toutes les marques s'y mettent. Mais on ne peut juger de la qualité du papier qu'en l'essayant. Alors je suis bourrelé d'hésitations. J'aime bien ce mot de bourrelé. D'habitude il s'utilise avec remords. Mais là, il va bien. Donc voilà : comment dessiner ? Mais ça va revenir; ça revient toujours.