dimanche 31 octobre 2010

Dreaming of the master

Allez, un peu de sérénité après tout ça.





De ces deux vidéos, l'une est vraie, l'autre pas....
la différence n'est pas évidente.....
Que le chi vous soit rigolo, mes frères.

jeudi 28 octobre 2010

Des Achille à la pelle

J'avais fait un dessin cet été, à la mort de Bigeard. Mais il était pas terrible, et puis comment expliquer des sujets pareils ? Pour des raisons romanesques, je m'était intéressé au personnage, vrai Achille de notre temps. Dans le monde préchrétien, l'Iliade par exemple, le héros n'a pas vocation à être bon. Le personnage de Bigeard était un Achille tout à fait convenable, mais avec une austérité sexuelle gaulliste.
Pourquoi je le ressors, maintenant ? Car nous avons les meilleures troupes d'intervention du monde. Notre police est un exemple, et son action récente à cent mètres de chez moi, montre bien qu'elle n'a rien perdu de l'enseignement des guerres précédentes;
Le 21 octobre, la place Bellecour a été bouclée, avec les gens dedans. Ils y sont restés six heures, quoi qu'il y fassent. Pareil pont de l'Université, cent cinquante. Les jeunes gens étaient là en garde à vue. Il fallait ensuite, six heures après, pour sortir, montrer papiers, et patte blanche. Des identités ont été relevées, de sphotos prises. Certains emportés dans des car de police. Il semblerait que les gens de plus de quarante ans pouvaient passer les barrges, que les jeunes bourges du centre passaient sans trp de problème, que les Arabes et Noirs à capuches se faisaient contrôler pointilleusement et embarquer.
Les actes de police étaient décidés au faciès. Les présumés coupables, sans encore avoir rien fait, se retrouvaient en garde à vue préventive. Rien de bien grave, juste du symbolique, de l'humilition, de l'illégal. La police à cent mètres de chez moi pratiquait l'amalgame et la différenciation, mais à contre temps : amalgamer contrevenants et passants, différencier Français supposés de souche et Français supposé d'ailleurs, au flair.
Les détails sont là.
Je trouve ça scandaleux, comme atteinte à la démocratie, à la légalité, et aux forces vives de ce pays : de telles pratiques créent de la rancoeur. Ces décisions prises pour prévenir un délit à venir vont déclencher toutes sortes de délits dans l'avenir.
Nos policiers ont appris. Ils se prennent pour Bigeard, mais en un temps où il ne faudrait plus.

samedi 23 octobre 2010

Peut-on avoir trop à dessiner ?

La situation était, ces jours-ci, des plus confuses. Dans un nuage lacrymosant, survolés en permanence d'un hélicoptère volant bas, des groupes assez vagues couraient en tous sens. Hier, c'était au tour de jeunes fascistes qui défilaient en criant : "La racaille en prison, libérons la ville de Lyon". Ils ont été bloqués par nos excellents CRRS. Un autre défilé, silencieux, suivait une banderole : "Stop à la casse". Les jeunes gens qui la suivaient avaient l'air d'étudiants en commerce et en droit. Une commerçante me raconta qu'elle avait vu des jeunes gens, "pas de la racaille, des bons Français, même des filles" se partageant le butin volé dans un magasin de maroquinerie. Une laveur de vitrines, aux premières loges, raconte qu'il était à côté de la boutique Converse. Quand la vitrine a été descendue, le premier casseur, raconte-tt-il, a sorti son téléphone, a appelé quelqu'un et lui a demandé : "Tu fais quelle pointure ?"
On vit une époque formidable, qui excède un peu mes possibilités graphiques.

mercredi 20 octobre 2010

La fiction n'arrive pas à la cheville de la réalité

Ce matin au Bar de l'Espace, des CRS athlétiques, certains d'âge mûr mais beaux comme des écrivains américains, prenaient un café au comptoir. Leurs camions étaient garés devant, ils échangeaient des mots avec les jeunes femmes de passages, qui se disaient peu rassurées par les troubles, du genre : "Je vous donne mon numéro, et vous m'appelez quand vous voulez traverser la place. Le Garçon de l'Espace, inverti notoire comme dit Rivarol (j'ai un goût coupable pour la réthorique fasciste, si puante mais si fleurie) ne tenait plus en place. " Où sont les toilettes ? demande l'un, vrai pub pour Mennen - Là-bas, répond-il, si vous voulez, je vous accompagne. Rires. Je me demande ce qu'ils ont dit ensuite dans les cars.

Deux journalistes écrivaient en buvant café sur café, l'un parlant français avec un accent anglais, l'autre anglais avec un accent français. "Dit-on boulevard Victor Hugo, ou rue ? - Axe piétonnier, répond un client. - Shopping Street, it's OK ?
Une dame, vieille bourgeoise dit qu'il faudrait des ordres pour que la police soit plus ferme. Qu'ils en laisseraient deux trois sur le carreaux, ça ferait réfléchir les autres. J'ai pas peur dit l'un. On est quand même chez nous. Pas pour longtemps dit l'autre. Rien n'est dit, mais on sait de quoi on parle.
Sur une vitrine cassée rue Victor Hugo, un post-it : Ce soir nous avons prié pour vous. Que Dieu vous garde et vous donne sa paix.
Et moi qui croyais déconner avec le dessin précédent.


mardi 19 octobre 2010

On ne bloque pas un lycée jésuite


Un hélicoptère toute la journée au dessus de la Presqu'île, la place Bellecour sous un nuage de lacrymo, des rues bloquées par des gardes mobiles en tenue, des types de la BAC avec casque et brassard mais en civil pour courir vite, des vitrines cassées, le magasin Converse vide, le magasin Micromania vide, des morceaux de la statue de Louis XIV arachés pour être lancés : c'était Lyon aujourd'hui. Mais notre lycée n'a pas été bloqué ni importuné. Les services secrets du Vatican nous ont envoyé quelques agents, armés de chapelets plombés et crucifix télescopiques, ils se sont chargés d'éloigner les agitateurs. Ad Majorem Dei Gloriam. Saint Ignace triomphe encore.

vendredi 15 octobre 2010

Silence de fond

Non, dis-je. A l'angle de Zola et de Préssensé il y a une terrasse sous un auvent de fer forgé, soutenu de colonnettes de fontes, et la circulation converge des deux côté, grondant comme à Thessalonique. Pourquoi Thessalonique ? Parce que là-bas il y a longtemps j'avais essayé de dormir dans une rue grondante et j'y étais mal parvenu. Mais là, ce grondement est comme rien. Je lis en paix.

Mais chez les carmélites à Mazille, le soir le slencce est parfait. Et le silence, cela ne vous gêne pas? se demandent les jeunes gens qui m'accompagne. Non, pense-je. Cela ne me gène pas. La moindre chose alors s'entend et prend un goût profond.

lundi 11 octobre 2010

Souvenir du 6 octobre 4

Dans Le Monde du 6 octobre, Woody Allen en tournage était protégé de deux types en parapluie. Lui ne s'occupait de rien, mains dans les poches, mais en bon Juif de Brooklyn, il a quand même gardé son chapeau imperméable. Même avec deux parapluies, on ne sait jamais. Je n'ai pas revu Manhattan depuis sa sortie, j'étais ado. Je riais tellement que mes parents me poussaient du coude pour me faire taire. Faudrait que je le revoie, mais je n'ose pas.

Souvenir du 6 octobre 3

Dans Le Monde du 6 octobre, le juge Courroye pose, bien assis, avec une robe couleur escalope de toute beauté. Il se dit l'ami de Sarko. Il regarde la caméra du coin de l'oeil. Je n'ai pas bien suivi mais je crois qu'il est pour quelque chose dans l'enlisement des procédures contre Chirac et les merveilleuses pompes à fiances de la Mairie de Paris. Il est l'ami de Sarko, dit-il. je ne m'en étonne pas.

Souvenir du 6 octobre 2

Dans Le Monde du 6 octobre, on parlait du prix Nobel de Robert Edwards. Il fut le premier homme à utiliser une éprouvette comme chambre d'amour. Voilà qui vaut le prix suédois. Du coup, je vis pour la première fois Louise Brown adulte. Je l'avais vue bébé, on la voit dans les publications scientifiques, mais elle a grandi. En 1978 naquit la première fille éprouvette du monde. Elle est mère maintenant semble-t-il. Elle rentre plus bien dans son éprouvette mais elle tient fermement son petit bouchon. Le bon docteur Edwards est son parrain. Je me demande comment on peut définir leur lien exact de parenté.

vendredi 8 octobre 2010

Souvenirs du 6 octobre 1

Dans le Monde du 6 octobre, Kerviel apparaît seul dans la foule confuse. Condamné à une amende qu'il mettrait 170 000 ans à payer, c'est une sanction aussi déraisonnables que celles que l'on voit dans Lucky Luke où l'on condamne des bandits à 800 ans de prison. Cela fait sourire, mais ça met quelqu'un au trou pour longtemps. 170 000 ans de salaires, finalement, cela démontre que les banques, banquiers et traders, vivent dans un autre monde que dans le monde des salariés. Ce que gagnent certains, ce sont ce que gagnent d'autres en des milliers d'années. La faute de Kerviel est d'avoir perdu, et d'avoir été pris. Ses manipulations auraient été excusées, passées sous silence, s'il avait continué à gagner de l'argent pour les autres. Combien de Kerviel, comme autant de mines flottantes, encore cachées dans la mare aux requins ? Nous, salariés, n'en sommes que le plancton. La base de la chaîne alimentaire, infime.

mardi 5 octobre 2010

Milosevic et Le Pen citoyens d'honneur de Neuilly-sur-Seine

On glose sur les annotations du Maréchal, qui voulut lui-même envoyer tous les Juifs au trou, et pas que les Juifs étranger, alors que personne ne lui imposait rien, mais la semaine dernière a été adopté un amendement qui n'a rien à envier à cette ignominie que fut le tripatouillages des principes de la Républiques par l'Etat français : l'amendement consiste à déchoir de la nationalité française les coupables de crimes graves, Français depuis moins de dix ans. Bien sûr, c'est grave un crime grave, mais jusqu'à présent, c'était interdit, et puni...mais maintenant, un Français depuis moins de dix ans sera en plus d'être puni, déchu. Les autres, que punis. Que signifie cet amendement ignoble ? tout simplement que la notion de Français de souche, qui est une idiotie absolue, vient de recevoir son fondement juridique. Pas la peine que le FN soit au pouvoir : ses idées y sont déjà.
Cet amendement porte atteinte au fondement même de la République, dont le fondement dit que soit on est citoyen, soit on ne l'est pas. Si l'on est, c'est sans distinction d'aucune sorte. Quand à la déchéance de nationalité, elle ne se prononce que de façon ritualisée, dans des cas exceptionnels, de trahison au profit de l'ennemi héréditaire. Milosevic a commencé comme ça, en jouant sur les sous-nationalités de l'ensemble yougoslaves, les montant les uns contre les autres...