lundi 27 juin 2011

Les cobayes prennent la pose

Rien de tel qu'une petite réunion : le gens sont assis, ne bougent pas, regardent celui qui parle et pas celui qui les croque. Et là, en plus, je ne les connaissais pas, alors ça change de dessiner toujours les mêmes collègues. Croiser de nouvelles têtes augmente les possibilités graphiques. C'est bien, la nouveauté. Quant aux intertitres, ils montrent, à ma surprise au fond, que l'immense créativité lexicale des sciences est une ressource poétique inépuisable. Je me demande si mon goût pour les sciences de la nature ne tient pas en grande partie à leur vocabulaire.

dimanche 26 juin 2011

Eponge, couches culotte, et terre brûlée

Y a pas à dire, c'est un peu emmerdant, les enfants...mais on l'oublie. Ils ne sont pas méchants, non, mais c'est la vie qui déborde. En une fraction de seconde le verre de grenadine est une piscine où l'on plonge, l'assiette de purée est un champs enneigé prêt à la bataille de boules de neige, la crêpe au Nutella est un trésor que l'on serre très fort, que l'on mord, et la pâte à tartiner sort par l'autre bout. J'avais lu une nouvelle de Bobin où il racontait aller jouer avec des enfants, pas les siens, et il les ramenait tout sales aux parents...et les parents ronchonnaient, les rabat-joie, parlaient lessive alors que lui rendait les enfants heureux. Le con. Il disait ne pas avoir d'enfants lui-même, d'ailleurs. L'éclaboussement et le renversement général de tout, ça lasse au bout d'un moment. Il n'y a aucune méchanceté là-dedans, juste la vie qui déborde. Mais vivre avec l'éponge à la main, ça finit par donner une couleur paranoïaque à la vie. Quand le grand était petit, on dégageait autour de son siège, à table, une surface en demi cercle dont le rayon était la longueur de ses bras. Là, il n'y avait rien. Mais on oublie, tout ça. On ne sait même plus où on a mis l'éponge.

lundi 20 juin 2011

Le doux murmure du passé


Je n'avais pas entendu prononcer le nom de Saussure depuis des années. Depuis des dizaines d'années peut-être. Je l'entendais souvent par la bouche de mon père, et sûrement aussi par celle de son pote le prof de philo. Celui par qui je l'ai entendu, cette fois-ci, c'est un monsieur à l'air doux, un peu âgé mais des cheveux blanc en arrière, et des lunettes d'intellectuel, de ceux qui sont passé par l'université quand on parlait de structuralisme et de linguistique. Il disait ça comme une citation antique à une jeune femme, et elle avait l'aire de le découvrir. J'ai été heureux d'entendre à nouveau ce nom. Amusé aussi, de sa longue disparition.

mardi 14 juin 2011

Retour au marbre

A Saint Pierre aux liens, il y a la statue de Moïse. Celle de Michel Age, pour Jules II, que Freud théorisa avec beaucoup de volubilité. C'est étrange d'être devant ça, une statue archi connue, archi photographiée, archi commentée, qui en devient presque une abstraction, et elle est là, en marbre, dans un coin pas très éclairé d'une église qui ne paie pas de mine, dans laquelle on rentre par une petite porte latérale touillée, en haut de quelques marches. Et devant la statue, il y a un panneau hilarant : " Il est interdit de stationner devant la statue de Moise pour donner des explications aux groupes". Alors que justement, cette statue là est à la source d'un fleuve infini de commentaires. Mais non : silence. Débrouillez vous devant le marbre. Alors vite fait, je le croque.

mercredi 8 juin 2011

Affaire DSK : le concombre tueur plaide non-coupable

C'était bien, cette histoire de concombre tueur...bien mieux que "graine germée tueuse", quoique "soja tueur", ça fait rêver aussi....mais ils sont tous innocenté. Même DSK s'innocente. C'était pas lui. Ou pas de son plein gré. Enfin il ne croit pas. Est-ce que les pub de déodorants pour hommes pourraient être attaquées en justice ? Celles où on voit la dame s'évanouir en sentant une aisselle qui sent l'Axe. Peut-être est-ce ça. Une intoxication médiatique. Je me perds en conjectures.

samedi 4 juin 2011

Le mystère des poils surnuméraires


Je possède à peu près la même chose : une toison que j'ai du mal à maintenir sous ma chemise, elle dépasse toujours, il faudrait que je boutonne jusqu'en haut, et là j'étoufferais. Alors ça dépasse, en blanc en plus, comme une queue de lapin qui ne serait pas au bon endroit. L'autre jour alors que je faisais sauter ma petite nièce de trois ans sur mes genoux (ce n'est pas une expression toute faite, on chantais "Adada sur mon bidet, quand il trotte il fit des pets !", et là : Yooouuuuu ! bascule en arrière, et gros rire. Allez, encore !), donc, elle se rassoit un peu, puis me regarde, regarde fixement l'ouverture de ma chemise, et approche un petit doigt timide: "Tonton Lessi, c'est à toi, ça ?". J'ai failli en étouffer de rire à mon tour. On ne me l'avais jamais dis si nettement, que ma toison pectorale était étrange, pas humaine peut-être. Les bonnes questions sortent de la bouche hilare des enfants.