mardi 30 août 2011

Des fois, c'est pénible d'aller avec moi au cinéma

Nous sommes allés voir Cap'tain America avec Constantin. En sortant, j'ai trouvé des cartons bien épais, qui pouvaient servir à quelque chose dont nous avions besoin, alors j'en ai pris. Nous sommes rentrés, moi avec un gros carton aplati sous chaque bras. Il faisait un vent léger dans les rues, qui soulevaient mes cartons, et un beau soleil de fin d'après-midi. Je battais des ailes sans efforts. Je me mis à gambader en braillant "Cap'taine France ! aux ailes de carton !". Constantin marchait un peu devant, absorbé dans sa messagerie pour ne pas voir. Il désapprouvait en gromelant. J'ai arrété.
Sinon, Captain America, c'est encore un film de décorateur et de costumier, de graphiste aussi. Je crois que la grève des scénaristes continue à Hollywood. Mais la 3D convient parfaitement à une adaptation de comic : on peut construire des plans successif cmme dans les cases, des mouvements dans l'espace, c'est chouette. Mais l'ensemble est quand même un peu con. Le générique de fin, par contre, à partir d'affiches de propagandes des années 40, est magnifique. Mais j'adore les affiches de propagande.
En rentrant, j'ai posé mes cartons sur le palier. Nous n'en n'avions pas besoin, finalement.



dimanche 28 août 2011

Langue embarrassée

A Orsay il y a ce tableau étrange que l'on appelle étrangement "L'origine du monde". Je dis étrangement car l'explication obstétrique qui vient à l'idée n'épuise pas le problème. Quand je pense qu'il fut secret, ce tableau, et maintenant des milliers de personnes le regardent en face. Il fut peint pour un viveur Second Empire, qui le gardait pour lui, il fut propriété de Lacan, qui le cachait derrière un autre. Et maintenant, démocratiquement, tout le monde le voit. Nous qui regorgeons d'images, et même d'images de ce genre facilement disponibles, restons hypnotisés par celui-là. Le tableau donne davantage de présence que la photographie. La vigueur de Courbet jaillit du modelé, de la texture, la peau frémit, les voiles tremblents, le drap froissé dégage peu à peu une odeur familière. Je reste un peu con, mot stupide ici, devant ce tableau sans tête. Devant ceci, j'ai l'habitude de mieux connaître la personne. Un Américain m'aborde avec un caméscope à la main. Il veut savoir si je parle anglais, il fait un reportage sur la réaction des gens devant ce tableau-là. Mais "But alors...I am french !", je ne peut pas dire grand chose dans cette langue là; de langues, je n'en ai qu'une, et c'est déjà pas mal. Je le regrette un peu. Il me remercie et s'éloigne. Ensuite, il trouve une Chinoise plus polyglotte et il la filme.

mercredi 24 août 2011

Personnage de peu de traits

A la plage quand on a fini de se baigner, il n'y a pas grand chose à faire, et il y a plein de gens. Alors on peu dessiner. Mais chipoter sur les textures et les ombres, fait trop chaud pour ça. Alors hop ! un trait suffira bien. Un jour que Bach avait particulièrement bien joué, on lui demanda comment il faisait. il répondit qu'il fallait juste pousser la bonne touche au bon moment. Voilà qui cloue le bec. C'est pas que je me prenne pour Bach, juste finalement, en toutes matières j'aime la ligne claire. Le trait qu'il faut, finalement : c'est celui-là le bon.

vendredi 19 août 2011

Boire ou lire peuvent se faire sous la canicule


Allez, les affaires reprennent. Moi qui me réjouissais de ne pas avoir vraiment sué de l'été, et bien ça vient. Une masse d'air a chauffé au dessus de l'Espagne, paraît-il, et s'est déplacée jusqu'ici. Elle ne bouge plus.


Il est temps de boire des jus de couleurs vives dans les jardins. Ceux-là étaient Place des Célestins, serrés sur le même banc, buvant avec une raclement de tuyauterie continu qui faisait un bel ensemble. Leurs corps serrés faisait de beaux entrelacs, beaucoup trop difficiles à dessiner pendant le temps qu'ils restèrent là. Entrelacs est un beau mot, mais pas facile à tracer.


Lui au moins sur un autre banc ne bougeait pas. Sait-on ce que le corps fait quand on lit ? Lui devait l'avoir oublié. Il ne bougeait rien, que son pouce gauche pour tourner les pages; le tracé du corps est bien plus précis. Je ne sais pas ce qu'il lisait.