lundi 30 avril 2012

Y a pas de mal à dire du mal, même des fois ça fait rire







On en dit du mal, de moi, mais c'en est grotesque comme c'est drôle, ou bien drôle comme c'en est grotesque. Par exemple, dans une revue très bien pensante qui dénonçait (ha ha...) l'aspect rétrograde de la littérature française, on lit ça : 

La musique des trente dernières années a été bouleversée comme jamais par les beats et les nappes synthétiques. Les écrivains, eux, se sont achetés des boules Quiès. (...) La cause de ce marasme ? Voilà l'hy­pothèse : le fantasme littéraire, qui court depuis le XIXe siècle, de l'autar­cie voire de l'autisme. L'écrivain est seul : seul comme Flaubert, l'ermite de Croisset. Dernier exemple en date, celui du Goncourt 2011, L'Art de la guerre : Alexis Jenni vit à Lyon, loin de l'épicentre parisien de la vie littéraire, son narra­teur-écrivain est un solitaire en marge de la société. Rien d'étonnant, dans ces conditions que les romanciers se désin­téressent de la musique électronique, musique grégaire s'il en est, musique des masses.

Bon, on passera sur le fait que l'auteur de l'article ne soit même pas arrivé au bout du titre du livre qu'il cite (j'en ai vu, qui lisent pas, mais là...), et on se demande la valeur de son hypothèse. En fait, il dit, les écrivains sont ringards de pas parler de l'électro parce que ils se la raclent avec des postures baudelairiennes. Et puis comme l'autre ringard habite à Lyon, ben c'est normal qu'il connaisse rien à rien de la musique. Mais bon, à Lyon, l'électro y a ce qui faut. C'est juste que c'est chiant. En fait, juste, les écrivains parlent de ce qu'ils aiment, ils font pas leur devoir de contemporanéité. La musique électronique me gave vite parce que je n'y entends personne jouer. Je préfère carrément le rap, parce qu'il y a quelqu'un qui parle. Les choses sont simples, finalement.
Allez, un peu de musique à l'ancienne, faite par des gens, 
qui résume mon humeur quand j'ai lu ça.