samedi 22 décembre 2012

Même en jouant du pipeau la science a l'air de dire le vrai

La science c'est pas triste quand elle se mêle de tout, elle a une fonction extrapolatoire que l'on utilise depuis toujours, une sorte de principe du etc qui vise à recouvrir le réel à partir d'un petit point que l'on juge solide. Cela donne des affirmation qui on l'air vraies, mais sonnent le creux si on veut se donner la peine de toquer un peu.
Par exemple, dans un entretien avec un biologiste, on trouve ceci:

La différence entre  hommes  et femmes est d'ordre chromosomique (donc génétique); des facteurs génétiques expliquent les différences de couleur des yeux et des cheveux; certaines de nos préférences alimentaires son d'ordre génétique (par exemple ceux qui, adultes, sont intolérants au lactose, n'aiment as boire du lait), etc. La liste pourrait s'étendre considérablement sans quitter les chemins bien balisés des études scientifiques sérieuses et bien balisées.

On dirait que c'est vrai...sauf que la différence génétique chromosomique hommes/femmes tient à rien, un gène...et puis qu'en suite on utilise toujours l'argument de la couleur des yeux et des cheveux, comme déterminisme génétique, parce qu'on n'en voit pas bien d'autres, et puis là on mélange goût alimentaires et tolérance...
Et puis après, on dit que la liste va s'allonger : fonction extrapolatoire de la science, mais qui est juste une promesse, qui comme chacun sait n'engage que ceux qui y croient.

Dans un livre de 1936, j'ai trouvé ceci:

 L'étude de la chronaxie n'a rien apporté, au point de vue racial, de bien significatif.  On sait l'importance qu'a prise dans la physiologie contemporaine cette donnée, due à Lapicque, caractéristique de l'excitabilité des nerfs et des muscles.  Il est un peu surprenant qu'aucune différence appréciable de chronaxies n'ait été jusqu'ici relevée entre les divers types humains alors qu'on en a observé de fort nettes entre les race, de chiens.  Des recherches systématique, mériteraient d'être entreprises à ce propos.  Il semble en effet, peu contestable qu'il y ait dans la tonicité nerveuse générale des différences d'ordre, racial. je relâchement musculaire semble différent chez les Orientaux et chez les Européens au repos.  Le Nègre ne travaille pas de la même façon que le Blanc et montre moins de raideur dans l’effort.   

La chronaxie, c'est une mesure de l'activité nerveuse qui n'existe plus.... Ce qui est amusant, c'est que le fait que l'on n'ai rien trouvé ne prouve rien, puisque l'on sait qu'il y a quelque chose, et que le sens commun le voit bien.  
Ainsi va la science: quand elle veut s'appliquer aux choses subtiles de la nature humaine, elle s'appuie essentiellement sur la rumeur commune, habillant les ragots de la perception d'une blouse blanche qui fait sérieux. Mais on n'a fait que répéter ce dont on était persuadés avant : il y a différence de nature entre les Blancs et les Noirs (1936), il y a différence de nature entre hommes et femmes (2012). Je ne nie pas qu'il y aie différence, mais qu'elle est-elle ? Quelle est son statut ? Quelle est sa profondeur ? Qu'implique-t-elle ? J'ai moi même une différence avec ceux qui ont les yeux marrons, c'est dire si je comprends bien la différence.

vendredi 14 décembre 2012

La thèse de Gilles était délicieusement incompréhensible


Quand Gilles a soutenu sa thèse à l'ENS, j'ai pris quelques notes. Remontées approximativement, ça donne à peu près ça :
 
"J'ai suivi le spectre Raman jusqu'à 700 K, et personne n'avait étudié le graphite in situ au-delà. J'ai décidé alors de le faire, à l'aide de nitrure de bore hexagonal, et j'ai usé d'un laser pulsé, augmentant ainsi peu à peu l'énergie des niveaux vibrioniques. Ceci, je l'ai publié dans la revue Carbone, à la suite de Kalampoumias, Fujimori, Zouboulis, Yashima, Exahos, Schaaf, et al.
"Et alors, j'ai assisté à un phénomène d'exaltation de mon spectre grâce à la résonnance, et ceci était particulièrement vrai pour des bandes d'absorption de pi à pi étoile.
"J'ai pressenti, par un traitement de signaux originaux, des corps si luminescents qu'il n'est pas possible des les caractériser dans le visible. Leur mode, ce mode que vous voyez là à 1300 centimètres moins un, est bien le mode triplement dégénéré du diamant. Il n'apparaît normalement pas, et je fais l'hypothèse du gainage des nanofils, qui masquerait le signal du diamant, à moins que ce soit la graphitisation de l'ensemble, qui le fasse purement et simplement disparaître.
"Cet écart, cet écart que vous voyez là, entre ma courbe et celle de Bernini, est bien la mesure, la mesure enfin trouvée, de l'anharmonicité du monde qui nous entoure. Je voulais vous le montrer.
"Merci."
Silence.
"Ça vous a plu?"

dimanche 9 décembre 2012

Parfois, une femme ressemble à une femme, mais c'est bref

Tiens, on va dire que je dessine beaucoup de femmes en ce moment. C'est vrai, c'est mon côté hétéro. Celle-ci était extrêmement femme. Et je me suis dit que, oh merveille, parfois la réalité ressemble à ce qu'on en imagine, et c'est un grand moment. Qui ne dure pas, mais un grand moment quand même. 
Mais c'est quoi, une femme, en fait ? La question bien sûr n'est pas tranchée. On pourrait, provisoirement, dire qu'une femme est celle qui ressemble profondément, un instant, à l'idée qu'on se fait d'une femme. La définition est un peu circulaire, mais je n'en vois guère de meilleures. Un corps, féminin ? Une nature, féminine ? Allons ! J'ai lu dans un article scientifique à propos de l'ocytocine : « La testostérone rend les hommes plus vulnérables mais plus enclins à la prise de risques. L’ocytocine rend les femmes douces et empathiques. » C'était censé fonder la nature sexuée d'une façon biologique, donc indiscutable. Ha ha ha....si c'est ça, la nature féminine ou masculine, bien des hommes que je connais n'ont pas de testostérone, et bien des femmes, pas d'ocytocine. C'est merveilleux quand la science, par une métaphore hormonale (car ici, il s'agit de métaphore, pas de faits) reprend la formulation exacte d'idées éculées. Pas besoin de colloques scientifiques, un café du commerce ou un repas de famille vous permettrons de récolter les mêmes déclarations.

Le blog d'Odile Fillod explique ça de façon sérieuse et méthodique. Pas comme moi.

vendredi 7 décembre 2012

j'ai toujours pensé que le nez était une grande part de la beauté du visage d'une femme

Ce matin il neigeait à petits flocons qui tourbillonnaient en bourrasques. J'ai du aller dans les grande avenues du 8ème, et toutes celles orientées à l'est donnaient passage à un vent glacé  qui me sifflait aux oreilles. Je sentais ce froid de la neige, les flocons s'accumulaient dans mes cheveux, mes sourcils, la face avant de ma veste, tout mon visage était glacé et je respirais à fond. Je retrouvais les sensations de l'hiver à ski de fond sur le plateau d'Hauteville. Ensuite, il a neigé à gros flocons lents qui tombaient comme des duvets d’oreiller, puis tout s'est résolu en pluie, gâchant plusieurs heures de chute. Enfin le ciel s'est ouvert sur des étendues d'un bleu fragile, et des nuages bordés d'orange et de rose flottaient au dessus de la Saône qui avait monté. Ensuite ce fut la nuit, mais c'était une belle journée d'hiver.

mardi 4 décembre 2012

Eve éternelle

Et alors le serpent du réseau dit à la jeune femme : "Croque donc la petite pomme, tu verras, c'est intuitif, prédécoupé selon la forme de tes jolies dents, et tu auras ainsi la connaissance." Alors elle croqua, bien sûr, et le paradis, ce fut fini : il n'y eut que la pomme, croquée, et collée à tout ce qu'elle faisait. Et elle ne faisait plus que ça : regarder la pomme. La pomme l'avait dévorée.